1. Historique

2. La danse

3. La musique

La formation de base du quadrille se compose de 5 instrumentistes jouant de l’accordéon, du tambour de basse (cadre de bois sur lequel est tendue une peau de cabri), du triangle, du chacha (calebasse séchée, vidée, puis remplie de diverses graines jouée par paires grâce à un mouvement rotatif des deux mains, avec toujours un côté grave et un côté aigu) et du ciac (morceau de bambou d’environ 60cm strié au couteau dans sa longueur).

Le musicien cale l’une des extrémités de l’instrument contre une paroi, tandis que l’autre est retenue par son buste. Il tient dans chaque main une petite baguette de bambou qu’il racle sur le bois afin d’émettre le son. D’une des baguettes il joue un rythme de base, tandis qu’avec l’autre il improvise).

À cet ensemble peuvent s’ajouter ou se substituer, un violon, un saxophone, une guitare, une basse, une batterie (à l’instar de l’accordéon, instruments de facture européenne, fabriqués jusqu’au début du XXe siècle par des ébénistes locaux) ou une paire de tac-tac ou ti-boi (en créole, petit morceau de bois, travaillé à partir d’un bois dur, sonore - palissandre ou ébène - dont le son est produit par l’entrechoc des deux baguettes).

photo : Daniel Goudrouffe (pochette du CD "Kadri Gwadloup"de Reynoir Casimir, Buda records)

Le commandeur annonce le début de la pièce par une formule immuable : “Cavaliers aux dames!” suivie du nom de la figure. À ces mots, l’accordéon fait son entrée précédant la section rythmique. Celle-ci installe le rythme de base du morceau; ainsi le commandeur peut dérouler à sa guise l’écheveau des instructions qui vont guider les danseurs. Pendant l’exécution des pièces, une grande liberté est laissée aux musiciens, leur sens de l’improvisation et de la variation suffisant à assurer la cohésion musicale des compositions. L’essentiel pour les musiciens réside dans la créativité et la capacité de communiquer avec leur auditoire; il s’agit par le biais de divers artifices (phrasé, utilisation des nuances, des dynamiques) de tenir son public en haleine sans jamais démériter.
Les instruments d’origine européenne ont essentiellement un rôle mélodique, tandis que ceux qui puisent leur source en Afrique soutiennent le rythme.