« le menuet et la contredanse durent subir l’irrévérence d’improvisation qui aurait détonné à la cour de Versailles d’où partirent ces danses pour un tour aux isles, sans prévoir qu’elles y seraient naturalisées et adaptées aux caprices créoles et aux ardeurs tropicales. »
J. Fouchard in « Les marrons de la liberté »

En Guadeloupe, se perpétue une tradition chorégraphique importée d’Europe par la société blanche au moment de son établissement aux Indes Occidentales.

Le Quadrille, variante plus enlevée de la Contredanse couramment pratiquée à la cour de Versailles sera d’abord enseigné à l’esclave dans le dessein de divertir ses maîtres.

En s’appropriant progressivement la danse, la communauté noire en fera, en secret, l’un des pivots de sa libération.

Près de deux siècles après son introduction sous les tropiques, le Quadrille continue de faire danser les Antilles grâce à des associations très actives : les sociétés de Quadrille. Pour combien de temps encore?
Le spectre de l’extinction plane dès lors que les vieux musiciens s’éteignent sans avoir transmis leur savoir.

C’est au travers de portraits choisis que le film nous fera connaître cet art chorégraphique ancestral emblématique de la période coloniale.

« Cavaliers aux Dames ! » est l’injonction faite par le Commandeur à ses danseurs pour les inviter à entrer dans la danse.