Mon premier séjour en Guadeloupe date du milieu des années
90.
Un ami musicien, passionné des musiques de Louisiane sétait
installé quelques mois auparavant dans une petite ville de
la côte atlantique. Il avait envisagé un séjour
sur quelques années afin détablir, par un apprentissage
des rythmes et mélodies présents sur lîle,
la relation de créolité entre ces deux cultures musicales
cousines.
Son projet personnel devait aboutir à lenregistrement
dun disque. Notre projet commun était de découvrir
les différentes facettes de lactivité musicale
locale avec une attirance plus prononcée pour la biguine,
pour la musique des anciens dune
manière générale.
Lune delle - Le Quadrille - allait donner une dimension
supérieure à mon voyage.
Difficile dimaginer, loin de la carte postale de bureau -
ti punch, cocotiers et mer turquoise - les rassemblements réguliers,
presque confidentiels, dadeptes
dune sorte de menuet créole
pratiqué sur lîle depuis environ
deux siècles!
Je me souviens avoir été subjugué comme on
peut lêtre par quelque chose de réellement extraordinaire.
Cette variante de la contredanse européenne,
en vogue dès le début du XIXème siècle
à la cour de Versailles, importée par la société
blanche lors de son établissement colonial aux Indes Occidentales,
est encore largement répandue (Balakadri, en créole)
en Guadeloupe et dans lensemble de la Caraïbe. |